Etude de l'état de santé et de l'utilisation des plantes médicinales chez des sujets diabétiques résidents dans la région de Relizane

Abstract

Resumé: L'objectif de cette étude. Notre travail a pour objectifs d’étudier dans un premier lieu, la situation sanitaire des patients diabétiques vivant dans la région de Relizane. Dans un deuxième lieu, nous avons voulus évaluer les connaissances, les usages et les perceptions des individus concernant les plantes médicinales dans un but de prévention ou d’accompagnement thérapeutique. Population et méthodes : Cette enquête descriptive a été réalisée auprès de 114 participants (76 femmes et 38 hommes), âgés de 13 à 82 ans, à l’aide d’un questionnaire structuré, avec le consentement éclairé des personnes interrogées. Le questionnaire recueille des informations détaillées sur l’état de santé des individus, incluant leurs caractéristiques socio-économiques, divers paramètres anthropométriques (poids en kg, taille en m, indice de masse corporelle [IMC en kg/m²], rapport taille/hanche, indice de masse grasse [IMG]), ainsi que la présence de maladies chroniques, les traitements médicaux, les habitudes alimentaires et de style de vie. Ce questionnaire comprend également une section consacrée aux pratiques liées à l’usage des plantes médicinales chez les personnes diabétiques : types de plantes utilisées, parties employées, formes, doses, durées de traitement, méthodes de préparation et de conservation, ainsi que les effets perçus (bénéfiques ou secondaires). Résultats : L’étude révèle que les femmes sont plus susceptibles de développer le diabète que les hommes (66.66% contre 33.33%). En ce qui concerne le lieu de résidence, la majorité des personnes diabétiques vivent en milieu urbain (72.80%), contre 27.19% en milieu rural. L’analyse de l’IMC dans la population générale révèle une moyenne de 89.97 ± 21.65, indiquant une prévalence importante de surcharge pondérale. Seuls 32.45% des individus présentent un poids normal (18.5–24.9 kg/m²), tandis que 65.78% sont en surpoids (25–29.9 kg/m²), dont 18.42% souffrent d’obésité de grade I (30 à 34.99 kg/m²), 5.26% d’obésité de grade II (35.00 à 39.99 kg/m²) et 1.75% d’obésité de grade III (IMC ≥ 40 kg/m²). Par ailleurs, 1.75% des personnes diabétiques sont en situation d’insuffisance pondérale. L’indice de masse grasse est également préoccupant, avec une moyenne globale de 37.76%, largement supérieure aux normes recommandées (25–30% chez les femmes et 15–20 % chez les hommes), les femmes affichant une moyenne de 40.86 ± 6.43% et les hommes de 31.56 ± 6.74%. Le rapport taille/hanche est également au-dessus des normes (valeurs normales : femmes : 0.65–0.80 ; hommes : 0.85–0.95), avec une moyenne de 0.89 ± 0.27% chez les femmes, indiquant un excès, et de 0.91 ± 12.13% chez les hommes. L’étude a également révélé que la majorité des patients diabétiques sont diagnostiqués depuis longtemps. Près de 93% des personnes atteintes suivent une médication. Sur le plan alimentaire, 39.47% des patients adoptent un régime, principalement orienté vers la réduction des lipides et des glucides (21.05%) et 9.64% pratiquent le jeûne intermittent. Les traitements des données qui concernent les pratiques liées à la phytothérapie montré que 42.10% des patients utilisent des plantes médicinales, avec une prédominance chez les femmes (28.70%) par rapport aux hommes (14.03%). Les réseaux sociaux jouent un rôle significatif dans l’éducation des patients diabétiques, influençant 18.42% de la population générale. La majorité des patients (37.71%) se procurent les plantes médicinales auprès des herboristes. Les feuilles constituent la partie de la plante la plus utilisée, et la macération est la méthode de préparation la plus courante (28.94%). Les tisanes représentent la forme la plus répandue d’utilisation (35.96%), tandis que la plupart des utilisateurs (25.43%) conservent les plantes dans des sacs en plastique. La voie orale reste le mode de consommation le plus fréquent (41.22%). Enfin, les résultats de l’enquête montrent que 35.08% des patients ne présentent aucun symptôme mais seulement 6.14% des cas ont rapporté des effets secondaires. Conclusion. Les données recueillies révèlent que de nombreux patients intègrent la phytothérapie à leur traitement, souvent dans une démarche complémentaire. Cette tendance souligne la nécessité pour les professionnels de santé de prendre en compte ces pratiques dans le cadre du suivi thérapeutique, afin de prévenir les interactions potentielles et d'assurer une prise en charge globale, fondée sur une approche intégrative et sécurisée du diabète.